Bluebells School International, une école Indienne qui vaut le détour!
Accueilli chaleureusement par Mme JASPREET, Professeure de Japonais et responsable de l'ouverture scolaire à l'école internationale de Bluebells le dimanche 8 décembre 2013, j'y suis resté 8 jours, hébergé dans l'une des chambres réservées aux invités.
À ce titre, ainsi que pour l'accueil et l'attention toute particulière à satisfaire mon bien être tout au long de ce séjour, je tiens à remercier chaleureusement la directrice Mme G. SONI, la principale Mme SUMAN KUMAR, ainsi que toute l'équipe de l'établissement, tout particulièrement Mme JASPREET et Mme MISHA, professeures de langue, ainsi que le responsable réseau informatique qui n'a pas hésité à prendre beaucoup de son temps personnel pour me permettre de résoudre une panne sur mon propre matériel informatique. Encore merci.
Cet établissement comptabilise environ 2000 élèves de toutes origines sociales, culturelles et religieuses. Les élèves y sont accueillis dès l'élémentaire et jusqu'à l'équivalent du Baccalauréat en Inde (4-17ans environ). L'école est tournée spécialement vers les orientations artistiques et prône de développement créatif.
En voici un exemple :
C'est un lieu ouvert où l'éducation et l'apprentissage se poursuit après les cours et même souvent le weekend favorisant ainsi le développement de chacun dans la voie qu'il choisit grâce à la mise à disposition d'un matériel scolaire à la pointe de la technologie. À Bluebells, un tableau numérique, un microscope, un ordinateur moderne ou même un instrument de musique est fait pour être utilisé et en aucun cas pour rester sous clef. Cela amène à croiser ce genre de scène pendant la pause déjeuner :
D'autre part, au même titre que le matériel est dédié aux élèves, les murs de l'école et tous les extérieurs, jardin compris, sont assujettis à recevoir les productions des élèves faites en conséquence. Par ce biais, la trace écrite sert non seulement à matérialiser et fixer les apprentissages d'une classe, mais aussi et surtout aux autres classes qui bénéficient ainsi d'une enceinte totalement pédagogique et constamment renouvelée.
Nous pouvons apprécier la qualité artistique des traces écrites, parfois réalisées pendant les jours "off" sur des temps libres, comme ce samedi par exemple ; il n'y avait pas classe, et pourtant l'établissement était comme une fourmilière pédagogique.
Dans cet établissement, tout est réalisé par les élèves jusqu'au menu de la cafétéria dont le centre de l'affichage est dédié à l'équilibre alimentaire.
Pour ce qui est du projet "Bref, voici mon école", et de mon apport personnel à Bluebells, après une présentation officielle pendant l'office du lundi matin, de nombreuses séances pédagogiques ont été menées avec toutes les classes de Mme Misha, la professeure de Français. Cela m'a permis d'apprécier tous les niveaux d'étude de notre langue (de la 6ème à la terminale en équivalence française) et aux élèves de se familiariser davantage avec l'accent français naturel.
Nous avons pu ainsi approfondir des règles de conjugaison et de grammaire, faire des séances de prononciation sur une base de dialogue et d'échange de questions-réponses, apprendre un chant de Noël Français, apprendre la recette des crêpes et même la mettre en application dans la salle de cuisine pédagogique.
En parallèle et tout en respectant l'esprit éducatif de Bluebells, apprendre et s'épanouir par soi-même tout en conservant son identité propre qui fait de chacun d'entre nous un être unique, les élèves volontaires se sont relayés pour mener à terme le projet de présentation de leur établissement. La plupart du temps sur leur temps libre, mais aussi sur leur temps d'étude personnel, ou parfois en remplacement d'un cours de Français. Cela sans pour autant être privé d'apports pédagogiques étant donné que la consigne était de parler et écrire essentiellement en français pour ce projet.
Parmi ces élèves, une responsable des prises de vues, deux acteurs, un producteur et de nombreux traducteurs ont permis d'élaborer une vidéo bilingue, tantôt en anglais, tantôt en français et toujours sous-titrée. Le matériel était à l'entière disposition des élèves qui bénéficiaient d'une caméra, d'un appareil photo, d'un enregistreur audio, d'une salle multimédia ainsi que des vidéos, musiques et prises de vues déjà effectuées issues de la base de donnée de l'école.
Voici notre producteur en pleine action :
Ainsi le lundi fut consacré à la mise en place du projet ; explications, ciblage de l'objectif et définition des rôles puis du rétroplanning.
Le mardi fut consacré aux rushs vidéos et aux scenarii.
Le mercredi permis aux élèves de reprendre les passages vidéos joués pour coller au scénario choisi. (à savoir que les prises de vue des séances pédagogiques n'ont pas été jouées mais simplement filmées dans les différentes classes)
Le jeudi fut le jour de la réalisation du montage vidéo, de la bande sonore et du script écrit.
Le vendredi, après avoir dégusté de bonnes crêpes décorées par leur côté artistique,
les élèves traduisaient les passages audio français en sous-titres anglais et inversement.
Le samedi, après avoir appris un chant de Noël français, les élèves ont inséré les sous-titres et adapté les transitions audio et vidéo.
Il faut savoir que les élèves ont insisté pour mettre mon nom dans la production, cependant si ce n'est que d'encadrer les différentes opérations, ma participation dans ce film n'est que dérisoire, ils ont entièrement réalisé eux-mêmes ce beau montage dans une autonomie et une autogestion que je félicite.
Le dimanche la vidéo était donc finalisée et exportée pour pouvoir être diffusée facilement, nous pouvions alors profiter pleinement de la fête de l'école! :)
Mais avant de vous montrer quelques images de ce carnaval d'hiver, voici la vidéo tant attendue :
BLUEBELLS SCHOOL INTERNATIONAL,
KAILASH COLONY, NEW DELHI, INDIA
(cet établissement est très demandeur en terme d'échanges et de partenariats avec des écoles françaises, pour tout contact n'hésitez pas à visiter leur site internet
Bluebells School International
ou à me demander de leur transmettre vos demandes)
En tant qu'enseignant Français témoin des pratiques pédagogiques de Bluebells, je ne peux qu'encourager tout établissement scolaire à engager un partenariat actif avec Bluebells international.
Par conséquent, c'est ce même dimanche 15 décembre, jour de carnaval d'hiver, qui clôture cette aventure pédagogique exceptionnelle.
Le carnaval d'hiver est une fête de l'école comme nous n'avons pas idée en France, 2000 élèves et 5000 invités. Un moment de véritable fête où les élèves, respirant de vie, de joie et de bonne humeur sont tous présents jusqu'au dernier instant.
Une très belle illustration de ce qu'est le bien être à l'école ne faisant que confirmer le sentiment d'une institution réellement à l'écoute de chaque individualité, sans discrimination, visant l'épanouissement de tous, non seulement sur un plan éducatif, mais aussi et surtout sur les plans personnel, affectif et social.
Un stand de photos-fantaisies et un joli souvenir avec l'équipe de choc!
À l'issue de cette fête, les élèves avec lesquels nous avons le plus travaillé m'ont réservé quelques surprises et spontanéités qui m'ont beaucoup touché...
Merci à tous, je vous souhaite de ne pas changer pas de chemin car votre voie est belle et pleine de réussites.
Je finirai simplement cet article sur Bluebells School International par une expression qui résonne en moi depuis cette aventure.
L'épanouissement individuel, créatif et social n'est pas un but à atteindre, il s'agit simplement d'un chemin pour atteindre ses buts.
NOS OBJECTIFS PERSONNELS
- Aller à la rencontre de l'Autre, découvrir sa culture et partager son mode de vie.
- Partager nos découvertes et nos rencontres avec les élèves des classes partenaires par le biais du blog et des reportages sur le terrain.
- Créer un lien humain et pédagogique entre les écoles partenaires françaises et les écoles visitées afin de favoriser de futurs collaboration, jumelages ou partenariats.
- Témoigner et promouvoir la culture française par notre présence dans les écoles visitées et par les échanges entre écoliers français et étrangers.
- Aller à la rencontre de l'Autre, découvrir sa culture et partager son mode de vie
Nous avons fait le choix de partir à pied, billet tour du monde en poche, sac à dos et chaussures de marche bien nouées.
Forts de plusieurs voyages pendant lesquels nous avons pu découvrir la richesse des différences culturelles, religieuses, de modes de vie et de pensée ; nous souhaitons nous plonger de nouveau et davantage au cœur de ces cultures si proches et pourtant si lointaines que nous pensons connaître grâce aux moyens modernes de communication mais dont nous n'avons en réalité qu'une idée globale et souvent stéréotypée.
Nous voulons voyager dans notre voyage et nous laisser imprégner par l'atmosphère qui va nous entourer, les gens que nous allons rencontrer et les joies et les peines que nous allons vivre.
Afin d'ancrer dans la réalité nos désirs d'échanges, nous pratiquerons le « couchsurfing » et nous irons à la rencontre des autres là où ils nous accueillerons pour partager un repas ou un toit pour la nuit.
Cet échange ne sera pas à sens unique mais bien basé sur l'idée du partage. Nous essayerons, le mieux possible, d'être des représentants « profs et sacs à dos » de la culture française et de nos traditions. Nous aimons tous les deux notre pays et nous sommes conscients de la chance que nous avons d'y être nés et d'y vivre.
Par le biais de photos, de vidéos d'anecdotes personnelles, d'échanges culinaires...nous deviendrons le temps d'un instant, des ambassadeurs en herbe de la culture française. Nos descriptions, nos idées, nos mots ne seront pas parfaits ni objectifs mais ils donneront à tous ceux qui nous écouteront un témoignage authentique qui s'inscrira dans cette idée de partage des cultures.
- Partager nos découvertes et nos rencontres avec les élèves des classes partenaires par le biais du blog et des reportages sur le terrain
De nombreux enfants en France ne peuvent voyager et avoir la chance que nous avons de faire un tour du monde. Même si les emmener dans notre sac à dos est un rêve, avec nos quelques moyens et notre volonté, nous souhaitons, véritablement partager avec eux cette expérience.
Notre idée est de monter un projet éducatif avec plusieurs classes partenaires. Ce projet devra s’inscrire dans leur programme et apporter du concret à leur séquence d'apprentissage. Dans la pratique, à travers les vidéos que nous réaliserons, les témoignages recueillis et les photos que nous enverrons sur notre blog, les élèves pourront nous suivre quotidiennement. Mais ils ne seront pas uniquement spectateurs comme ils peuvent l'être par le biais du petit écran. Nous leur demanderons de s'investir concrètement dans le projet en réalisant mais aussi et surtout en créant un échange réel et concret entre eux et nous et pourquoi pas avec les enfants des écoles du bout du monde. Par le biais d'interviews, de reportages photos, audio, vidéo, auprès des habitants, enseignants, directeurs, élèves, parents d'élèves, nous tenterons de nous imprégner le plus justement possible de chaque culture afin d'en ressentir l'essence et le courant souhaités par les dirigeants locaux.
Les reportages (vidéo, photo) seront montés de façon ludique et pédagogique afin de capter l'attention et l'intérêt des élèves des écoles partenaires. Ils ne se limiteront pas aux murs de chaque école mais présenteront également l'environnement des élèves concernés, à savoir le pays, la ville, le village, le quartier, de façon à comprendre le mode de vie de chacun.
Plusieurs médias serviront ces reportages dans le but de diversifier au maximum l'apport de connaissances afin de développer davantage de capacités dans le domaine du traitement de l'information. Ils pourront ainsi être de forme écrite, par les élèves ou par l'adulte, illustrés ou non, audio ou vidéo, en langue française, en langue locale, traduit oralement ou par écrit...
L'objectif est que chaque école fasse sa propre présentation qui sera ensuite mise en ligne sur le blog « tourdumondepedagogique.blog4ever.com », de façon à pouvoir ouvrir la porte de la communication entre chaque école.
- Créer un lien humain et pédagogique entre les écoles partenaires françaises et les écoles visitées afin de favoriser de futurs collaboration, jumelages ou partenariats
Si découvrir l'enseignement dans le monde et aller à la rencontre des écoles et de leur mode de fonctionnement est un objectif intéressant de notre projet, il nous semble prendre une dimension toute particulière si dans le même temps nous associons les écoles françaises et internationales partenaires du projet à cette découverte. Ainsi, par le biais du blog et de notre collaboration sur le terrain, les classes pourront échanger en temps « presque » réel (décalages horaires obligent). Pour exemple, nous pourrions mettre en place et réaliser des reportages et interviews proposés par les élèves d'une classe française ou étrangère afin de répondre aux questions suscitées par leur travail sur nos reportages. Ainsi, nous amorcerons un échange culturel et pédagogique venant enrichir des situations de classe et permettant de mettre en application une méthode d'investigation interactive propre aux orientations nationales en terme d'apprentissage.
Une fois cet échange établi, chaque classe pourra ainsi maintenir ce lien et l'ouvrir à différents champs possibles ; nous pourrions ainsi voir éclore des projets tels que l'écriture d'albums en cycle 3 dont les illustrations, après traduction par les enseignants, seraient réalisées par les élèves du bout du monde et inversement. Des jeux mathématiques, sportifs, musicaux, issus de chaque culture et expliqués par les élèves pour les élèves. Des épreuves athlétiques interclasses et internationales (sauts, courses, relais, …). Des énigmes postées par des élèves de chaque école dont la résolution fera travailler les méninges de tous les écoliers. Des échanges de fêtes et chants traditionnels. Des correspondances par voies postale ou numérique... En somme, comme vous pouvez le constater, la liste est aussi longue que l'intérêt pédagogico-culturel et l'imagination le permettent.
INTINERAIRE GENERAL
Notre itinéraire tel un chef d'oeuvre gastronomique, réalisé par Mélanie sur un Macaron géant ! Chapeau l'artiste ! Et en plus, c'était très bon
Ce tour du monde partira donc de Londres le 15 novembre 2013 ; après un atterrissage à Katmandou, nous visiterons tout d'abord l'Asie puis la Nouvelle-Zélande ; et après une longue traversée du Pacifique, nous arpenterons l'Amérique du Sud en passant par la Patagonie et la cordillère des Andes.
En résumé, il s'agit de :
- 76 000 kilomètres
- 16 pays parcourus
Népal – Inde – Sri Lanka – Chine – Viêtnam – Laos – Cambodge – Thaïlande – Malaisie – Nouvelle-Zélande – Chili – Bolivie – Pérou – Argentine – Brésil – Uruguay.
- 24 mégalopoles, capitales, ou villes historiques
(Katmandou, Madras, Delhi, Bombay, Colombo, Hong-Kong, Shanghai, Pékin, Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Phnom Penh, Bangkok, Kuala Lumpur, Singapour, Christchurch, , Auckland, Santiago du Chili, La Paz, Lima, Cuzco, Buenos Aires, São Paulo, Rio de Janeiro, Montevideo, Ushuaia…)
DESCRIPTION DETAILLEE DE NOTRE TRAJET
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Choisi en fonction des climats et des saisons tout autour de la planète, nous avons fait le choix de parcourir ces différents pays en suivant cette route :
Les lignes rouges sont les transferts aériens
Les lignes bleues sont les transports terrestres.
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Après un transfert de Paris, le départ se fera le 15 novembre de Londres (344 km)
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Le 16 novembre nous arriverons à Kathmandu au Népal (7342 km)
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Après 3 semaines et le tour des Annapurna au Népal, un transfert par transports locaux nous conduira en Inde le 8 décembre (2500 km)
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Du nord au sud nous visiterons l'Inde avant de s'envoler le 5 janvier pour le Sri Lanka (683 km)
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Le 13 janvier un vol pour Hongkong (4055 km) nous amènera en Chine, nous irons par transports locaux jusque Shanghai (1225 km) vers le 21 janvier, puis Pékin (1255 km) vers le 29 janvier où nous resterons en compagnie de Tinke (Chinoise qui nous fera visiter son pays et intervenir dans une université Chinoise).
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Après avoir passer le nouvel an Chinois nous nous envolerons pour Hanoï au VietNam (2328 km) le 10 février. Après une semaine au Nord du VietNam, nous irons visiter en transports locaux le Laos, (786 km) avant de revenir pour le sud du VietNam (1900 km).
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Vers le 9 mars, nous irons, toujours en transports locaux au Cambodge (285 km) où nous interviendrons dans une alliance Française pendant 15 jours.
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Aux environs du 24 mars, nous nous rendrons en Thaïlande (2500 km) que nous visiterons du nord au sud avant de continuer vers le 13 avril en Malaisie. (1332 km)
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Le 27 avril marquera la fin de notre périple de 5 mois en Asie, nous nous dirigerons vers l'Amérique du sud avec une escale de 3 semaines en Nouvelle Zélande à Kristchurch (8436 km) puis Auckland (1500 km).
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C'est le 18 mai que nous rejoindrons Santiago au Chili (9682 km), puis Calama (1237 km), plus au Nord. De là, nous voyagerons en transports locaux vers la Bolivie pour l'arpenter pendant 3 semaines (1500 km).
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L'appel du Pérou sonnera le 8 juin (1512 km), où nous resterons 3 semaines avant de s'envoler pour Iguaçu en Argentine le 1er juillet (4244 km).
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Nous visiterons l’extrême Nord du Pays de Messi avant de vivre au Brésil les phases finales de la coupe du monde de football (1255 km).
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Après la finale, nous nous envolerons le 16 juillet de nouveau pour Iguaçu (1001 km), de façon à visiter le Nord de l'Argentine et l'Uruguay jusqu'à Montevideo (1334 km) puis Buenos-Aires (203 km)d'où nous nous envolerons pour Ushaïa le 3 Aout (2376 km).
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De là, plus au Sud, tu gèles ! Un peu frileux, nous remonterons tranquillement vers Santiago du Chili (2382 km) puis Buenos Aires (1550 km), visitant la Patagonie pendant les 6 dernières semaines de notre voyage.
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Le 15 septembre, il sera temps de remettre nos pendules à l'heure de Londres (11141 km), puis de Paris (344 km) pour un retour à la vie moderne.
Buenvendido en Chile, encore plus beau!
Je suis bien arrivé au Chili depuis quelques heures et je prends directement l'avion pour San Pedro de Atacama. Dès le vol la lumière caressant la fameuse cordelière des Andes me donne envie de rester appuyé sur le bouton de l'appareil photo pour ne pas en perdre une miette.
Cette ville se situe aux portes du désert d'Atacama, simplement la zone désertique la plus sèche, la plus aride au monde. Les précipitations extrêmement faibles voire inexistantes durant toute l'année n'excèdent pas plus de 0,04 mm d'eau par an en moyenne dans certains endroits ! Inutile de vous demander si j'ai pu faire une faute de frappe pour 0,04 millimètre, il n'y a pas d'erreur ! En fait si vous demandez à un habitants la dernière fois qu'il a plu dans ces zones extrêmes, il peut vous répondre : « je ne sais pas je n'ai que 79ans ! » Mais ça c'était une semaine avant mon arrivée, car figurez vous qu'il y a neigé 4 jours auparavant, un phénomène extrêmement rare dans ce désert. Le ciel y est souvent totalement dégagé et d'une clarté exceptionnelle d'où le fait que les astronomes aient décidé de construire ici la prochaine base d'observation du ciel qui sera la plus puissante jamais construite.
Il y fait tellement sec que je ressens le besoin de mettre du baume à lèvres 4 à 5 fois par jour alors que je suis plutôt du genre à ne même pas en mettre au ski...
Le jours la température est de 20 à 25 degrés ce qui est plutôt agréable, mais la nuit, ou plutôt 15 minutes après le coucher du soleil, celle-ci chute en dessous de 0 de 10 à 15 points! Et le comble c'est qu'ici il n'y a ni chauffage ni isolation, d'ailleurs cela ne servirait pas à grand chose car il n'y a pas de fenêtre non plus ! Autant vous dire que sans duvet, c'est avec 4 couvertures, 1 jean, 2 T-shirts, 2 pulls et d'énormes chaussettes en laine de yak made in Népal que j'ai pu réussir à dormir sans grelotter ! Voici donc le décor planté pour les conditions d'hébergements que j'ai choisies, oui les moins chers car ici le tourisme fait des ravages chez monsieur les petits prix !
Passons maintenant au vrai décor, celui qui en fait l'une des places les plus attractives du Chili, le désert d'Atacama et ses merveilles. Tout d'abord je me rends en VTT à la lagune de Cejar, deux lacs salés au milieu du désert rivalisant de beauté. En chemin, on se sent vraiment perdu au milieu de nulle part, certes, en plein désert...
Les paysages sont incroyablement grandioses et les distances immenses vous paraissent à porter de pédale tellement c'est plat, comme ce volcan qui est à environ 80 km!
Cependant la réalité vous rattrape vite quand vous avez fait 18 kilomètres et que rien ne change dans le décor, vous vous rendez alors vraiment compte de l'immensité du désert. Pas trop envie de rencontrer le moindre problème technique... trop tard, il faut changer une roue ! Heureusement les loueurs sont habitués à ce genre de soucis et vous donne tout le nécessaire pour réparer, y'a plus qu'à comme dirait l'autre !
Il y a pire comme décor de garage non ? La roue regonflée, à nous la lagune ! Aux abords des lacs, les montagnes jouent à se refléter dans les eaux turquoises et translucides à souhaits pour faire de vos photos de vrai cartes postales !
Après la photo, juste incroyable, paraissant même fausse tellement les couleurs sont peu communes, vous pouvez troquer votre appareil contre votre maillot de bain. Et si vous ne savez pas nager, aucun problème ! Non pas du fait que ce soit peu profond, mais du fait qu'ici le sel joue le rôle du gilet de sauvetage vous faisant flotter énormément, encore plus que dans la mer morte parait-il.
Le second lac est connu pour être très apprécier des flamants rose à la saison chaude, malheureusement ils ont migré plus vite que prévu avec la tombée de la neige la semaine passée.
Mais si vous y allez en février mars par exemple, voici ce que vous pouvez observer (merci google images)
La nuit tombant à 17h30, soit dans 1h30, juste le temps de gagner coyote roc pour un coucher de soleil parait-il remarquable. Arrivés juste à temps pour le spectacle, nous savourerons quelques minutes de théâtre sauvage sur la chaîne de montagne qui nous sépare de la Bolivie.
De quoi vous réconforter après 27 kilomètres dont les 5 derniers en montagne ! Ouille ouille ouille... Je ne suis pas Christopher Froome moi, et surtout... je ne bois pas les mêmes choses ! Et bime, prends ça juste avant le tour de France que tu vas gagner en explosant les records établis par tous les tricheurs passés et en affirmant que tu es aussi propre qu'un nouveau né, à d'autres ;)
Bon, pas là pour polémiquer alors en route pour l'altiplano de Tatio et ses geysers, c'est bien plus intéressant. La journée s'annonce assez rude car nous faisons pas moins de 3300 mètres de dénivelé positif pour atteindre les 4300 sur le plateau ! Autant vous dire que là haut les efforts sont limités au minimum par manque d'oxygène et surtout par manque d'acclimatation à ces conditions respiratoires, mais le jeu en vaut la chandelle comme on dit :
Ici, contrairement à la Nouvelle-Zélande, les geysers sont au rendez-vous et crachent leurs substances plus ou moins chimiques jusqu'à 5 à 6 mètres de hauteur par cycle de 2 minutes pour les plus rapides.
Un périmètre de sécurité fait de petits cailloux est dessiné autour de chaque geyser car leurs abords sont extrêmement fragiles et sont parfois coupables d'homicides sur les aventuriers trop curieux.
Comme je n'ai pas franchit les petits cailloux, je suis toujours là pour continuer l'aventure.
C'est donc après une bonne nuit de sommeil et une petite journée de repos jusqu'à 15 heures afin de se remettre de l'amplitude de la veille, que je me mets en route pour du Sandboard dans la vallée de la mort !
Le sandboard c'est du snowboard sans la neige, mais d'abord, il faut grimper!
Vous dévalez les pentes des dunes de sables fins en essayant de garder l'équilibre, c'est plutôt sympa mais ne vous attendez pas aux sensations de glisse que l'on retrouve sur les pistes blanche, soyons honnêtes.
En revanche ça fait moins mal quand on tombe et c'est plutôt sympa de ne pas être habillé en bibundum, et puis rien ne vaut une bonne partie de bataille de grains de sable ! ;)
Une fois le transfert des grains du désert à l'hôtel effectué sans encombre, une bonne douche vous permettra de les déposer en lieu sûr et une bonne nuit de sommeil vous permettra de vous reposer en compagnie des milliers de grains de sable résistants à toutes vos tentatives sous la douche... Tout ceci est très important avant de décoller pour la lune ! Oui le lendemain je visite la vallée de la lune, paraît-il que son nom vient de son décor lunaire, il me faudra donc faire un séjour sur l'astre pour comparer ;)
En attendant de prendre un billet avec Tintin, objectif canyon de la lune.
Ce dernier fut creusé par l'érosion durant des milliers d'années me permettant aujourd'hui de retrouver les paysages des petits canyons des USA, dans le grand ouest plus particulièrement. Une roche rouge, du sable ocre et un ciel bleu, de quoi faire un parfait terrain de jeu pour les fans de westerns... ou faire de nouvelles cartes postales ;)
Quelques coups de pédales plus loin, voici le désert qui envahit le canyon mixant ainsi les dunes aux roches rouge toujours dans un fond bleu étincelant !
Un peu plus loin, les roches laissent place à un gigantesque plateau, comme si les pics rocheux avaient été aplatis par un tampon géant.
Ensuite, la nature a voulu copier Rome, et faire un théâtre naturel exceptionnel, de certains points de vue on a vraiment l'impression d'un stade antique romain ou grecque en deux fois plus gros.
La photo suivante est de google images car une fausse manipulation m'a fait perdre la même avec un parfait ciel bleu...
Encore un peu moins près, vous trouverez ces célèbres pics rocheux.
Enfin sur le chemin du retour, escaladez donc la roche pour vous offrir le plus beau coucher de soleil de la région (selon moi), encore plus beau qu'à coyote roc.
Il n'y a plus qu'a attendre le moment du coucher...
Et même s'il faut rentrer en VTT par un froid glacial après le sunset, ce dernier vaut le coup d’œil.
Même sur les montagnes au loin...
Encore un moment incroyable dans ce voyage.
Pour l'anecdote, merci à Aurélien et Ondine qui font un tour du monde également et qui m'ont évité la transformation en glaçon du retour en VTT. Très sympa, d'ailleurs voici leur blog : www.bicketsworldtour.com
Quand Condorcet regarde le monde
L'école Condorcet de Limoges en France a travaillé pendant l'année scolaire 2013-2014 autour des projets "BREF, VOICI MON ECOLE", et "TOIT, TOI MON TOIT".
Les élèves ont suivi les reportages et les articles du tourdumondepédagogique afin de mettre en oeuvre une exposition sur le thème de l'école en Asie.
Le tourdumondepedagogique présente toutes ses félicitations à tous les élèves ayant participé, la direction ayant autorisée le projet ainsi que l'enseignante sans qui le projet ne pouvait aboutir.
C'est ici la fin du monde ?
Dans l'idée, mon voyage me fait faire le tour du monde, mais que se passe-t-il quand on arrive au bout? "Et bah on fait demi-tour" comme dirait une amie! ;) Pas faux!
Cependant, je suis plutôt du style aventurier, le demi tour je le repousse donc un peu et vais plutôt prendre la voie sans issue...
Je suis donc à Ushuaïa, une ville de 70 000 habitants. Je vous entends d'ici vous dire que vous connaissez cette bourgade mais incapable de placer ça sur une carte! Bon, comme Nicolas n'est pas très disponible ces temps-ci, je vais vous aider un peu. Prenez un gel douche, ouvrez-le et regardez à l'intérieur, je n'y suis pas ? Bien heureusement pour moi ! ;)
Plus sérieusement, prenez plutôt un planisphère, une carte, un atlas, un globe terrestre, n'importe quoi du moment que l'on y voit le mont dentier! (désolé c'était facile...)
Maintenant regardez tout en bas de l'Amérique du sud, oui le plus bas possible sur terre, juste en face de l'antarctique. Voilà vous y êtes, vous regardez ce que l'on nomme la terre de feu avec le célèbre cap Horn à son extrémité. Si je récapitule, au bout de l'Amérique du sud il y a l'Argentine, au bout de l'Argentine se trouve la Patagonie, au bout de la Patagonie se trouve la terre de feu, et au bout de la terre de feu il y a Ushuaïa. Par conséquent la ville la plus australe de la planète! Inutile de chercher dans le dico, la plus australe signifie la plus au sud de l'hémisphère sud. Il faut savoir qu'ici presque tous les lieux, édifices ou objets ont le suffixe "del fin del mundo", on y trouve le train del fin del mundo, le parc del fin del mundo, la rue del fin del mundo, l'hotel, le restau et même le sandwich del fin del mundo! Bref on dirait bien qu'on y est à cette foutue fin du monde!
Pour avoir une vue panoramique de la ville del fin del mundo, attaquons le glacier del fin... Non, quand même, le glacier MARTIAL qui se grimpe depuis la ville en 4 à 5 heures pour seulement 1h30-2h seulement au retour si on prend l'option un peu folle du tobogan naturel sur la glace! Ça fait un peu froid aux fesses mais c'est sympa =)
La vue sur la baie est somptueuse et vaut bien la marche difficile sur la glace.
Mais attention aux conditions climatiques, ici on ne plaisante pas! Alors pour attendre un jour de beau temps faites donc un peu de ski ou snowboard à la station del fin del...
Non je plaisante elle s'appelle Cerro Castor et il s'agit de la station de ski la plus australe de la planète. Alors, où en sommes-nous? J'ai grimpé le glacier, visité la ville, fait du ski hier et aujourd'hui il fait beau, “bon bah y'a plus qu'à” comme dirait l'autre, on va au bout du bout? Le bout du monde donc? Allez, je vous emmène dans le parc national de la terre de feu, celui del fin del mundo pour ceux qui suivent!
Mais alors s'il existe déjà une fin du monde, qu'est-ce qu...? Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos castors ici bas. En effet, pour la petite histoire il faut savoir qu'en 1946 le ministère de la marine argentine pensait faire commerce de leur fourrure et importa 25 couples du canada dans ce parc, hélas, le commerce ne connu jamais l'essor escompté. Cependant, parmi les principales caractéristiques d'un rongeur se trouvent sa capacité d'adaptation et sa capacité de reproduction à vitesse grand V! Du coup aujourd'hui ces petits animaux se comptent par dizaine de milliers et prolifèrent encore. Il y en aurait de 100 à 200 000 à ce jour! Ils construisent des maisons, des barrages, tout plein de jolies constructions en bois. Très bien me direz-vous. En fait pas vraiment car ils font des dégâts considérables sur la faune et la flore locale en provoquant des inondations avec leur barrages! Cela détruit même les infrastructures routières! Du coup depuis quelques années les experts étudient quelle solution adapter pour les éradiquer, mais cela n'est pas aussi évident que cela...
En revanche pour ma pomme pas de signe de castors à l'horizon à part ce barrage impressionnant, on m'aurait menti?
Et non, les livres mentent rarement quand il s'agit d'histoire, sauf en Chine, mais chut! Le fait est que nous sommes en aout, en plein hiver ici, oui c'est inversé car nous sommes dans l'hémisphère sud, et même si le castor n'hiberne pas il est difficile d'en voir le bout de sa queue puisqu'il passe la majorité de l'hiver dans sa hutte.
Aujourd'hui je suis donc plutôt serein niveau inondation, je peux marcher tranquille.
C'est d'ailleurs moins d'une heure de marche qui sera nécessaire pour atteindre le bout du monde. Et non, raté, je n'y suis pas encore! Mais on y croise des roches d'un autre monde
et de beaux paysages
Je me trouve bien sur le chemin mais avant il y a ce magnifique lac gelé appelé laguna verde.
En avant quelques minutes de plus et...
Non, encore raté je n'y suis toujours pas mais ici c'est joli alors photo ;)
Je reprends ma marche et cette fois-ci en deux temps trois mouvements, hop j'y suis, le bout du monde!
Enfin pas vraiment le bout car l'extrémité est une réserve naturelle interdite d'accès, cependant la vue serait la même qu'ici et je peux donc vous l'avouer, il n'y a pas de trou géant tout au bout, la terre n'est pas plate... Galilée avait raison, elle est ronde la grande bleue! Paix à son âme. Bon même si ce n'est pas vraiment lui qui découvrit la rotondité de la terre et qu'il ne fut pas condamné à mort pour cela mais pour "l'hérésie" sur l'héliocentrisme, l'anecdote même fausse est plaisante.
Profitons donc de la vue au bout du monde! Je vous l'accorde, si la vue est très belle avec cette eau d'un bleu profond,
les arbres morts
et les fjords qui bordent le canal,
ce n'est tout de même pas la vue plus extraordinaire qui soit non plus. Mais le simple fait de me trouver ici, au bout du monde, face au cap Horn, et savoir que je tourne le dos à toute l'Amérique, ça me fait quelque chose... Alors profitons un peu de ce bout del fin du bout del mundo peuplé depuis environ 10 500 à 11 000 ans, tout de même impressionnant sur l'un des territoires des plus hostile à la vie humaine. Les premiers hommes étaient des amériendiens qui chassaient à pied, les Selknams et les Mánekenks,
ainsi que par des pêcheurs en canoë, les Yagans et les Alakalufs.
Ces peuples peu nombreux peuvent être classifiés comme des nomades chasseurs-cueilleurs. On retrouve quelques traces archéologiques sur la partie côtière du parc laissées par les Yagans, ce sont des monticules souvent circulaires d'accumulation de reste de coquilles, mollusques, crustacés, bois et os d'otaries qui composaient principalement leur régime alimentaire. Proche des ces amas, il fut trouvé des têtes de flèches et de harpons qui confirment leur présence dans le parc.
Il n’existe plus aujourd’hui un seul indien dans toute la Terre de Feu, la dernière descendante (Ona) nommée Virginia Choinquite décéda en 1999 à l’âge de 56 ans dans la ville de Rio Grande.
Après un bon moment à tourner le dos aux US, il faut bien finir par retourner à la civilisation, oui désolé aux aventuriers de l'extrême de vous décevoir, je n'ai pas sauté à l'eau, j'ai donc bien fait demi tour au bout du monde.
Ceci dit, je crois que la nature, ou plutôt les éléments, avaient un message à nous faire passer sur le chemin du retour. Le soleil, aidé du vent et des nuages ont voulu nous sortir le grand jeu en enflammant le ciel comme s'ils voulaient nous faire peur et nous prouver en couleur qu'ici c'est bien la fin du monde.
Je dois dire qu'après avoir vu le magnifique couché de soleil de Zadar en Croatie, qui selon Alfred Hitchkok serait LE plus beau du monde, personnellement ce dernier ici bas le surclasse,
c'est donc à ce jour le plus beau couché de soleil que je n'avais jamais vu, c'est pour vous, cadeau et à bientôt...
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Une utopie Jésuite en Amérique latine?
Comme promis, après avoir vu la culture Bouddhiste au Népal, Indou en Inde, Musulmane en Malaisie et Incas au Pérou, nous voici au Paraguay, au sud du Brésil et au Nord de l'Argentine pour s'intéresser à la culture Chrétienne, je vous emmène donc aujourd'hui au coeur des missions Jésuites.
Mais avant de "partir en mission", savez-vous de quoi s'agit-il?
Si je vous dis “reductions”, “missions Guarani”?
Et si je vous dis que ce qui prit place du début du 17ème aux frontières Brésilienne, Argentine et Paraguayenne durant un peu plus de deux siècles correspond à l'une des causes les plus importantes de l'histoire de l'humanité? Bon d'accord, j'avoue qu'avant de m'y intéresser véritablement, je n'avais qu'une vague idée de ce que cela représentait. Mais pas de panique, si vous n'avez jamais entendu parler de cela, et il n'y pas de honte, le visionnage du film "Mission" de Roland Joffré, avec Robert De Niro et Jérémy Irons vous aidera à comprendre le rôles des reducciones (regroupements) comme on les nomme ici.
Situées au cœur de la forêt tropicale, les ruines de San Ignacio Mini en Argentine, et de Trinidad au Paraguay sont de remarquables vestiges des missions jésuites édifiées aux XVIIe et XVIIIe siècles sur le territoire des Guaranis.
Inscrites au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1983, elles abritaient à l'époque entre 4000 et 5000 indiens et suscitent aujourd'hui à la fois beaucoup de curiosités, d’interrogations et d’admiration pour qui les visite…
Imaginez les premiers apôtres du Paraguay traversant l’Atlantique à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle pour hâter que Royaume de Dieu soit fait sicut in caelo et in terra, sur la terre comme au ciel. Issus de vieilles familles européennes, éduqués dans les grandes villes universitaires, les jésuites avaient découvert les tribus Guaranis dans des récits de voyage et rêvaient d’apporter la foi à ces rescapés de l’éden. À peine arrivés à Buenos-Aires, ils embarquaient sur des balsas, larges plates-formes de bois posées sur deux grandes pirogues et remontaient les flots d’argiles du rio Parana jusqu’à Asunción, ville-étape fondée en 1537, à mi-chemin des mines péruviennes de Potosi. C'est ce geste que Roland Joffé a popularisé dans son film Mission, palme d'or 1986.
Venus de Madrid, de Lisbonne, de Rome, de Bruxelles, de Prague ou de Varsovie, les missionnaires de la Compagnie de Jésus avaient emmené leurs ornements, leurs surplis, leur ciboires, leurs calices, leur vaisselle d’or (dont se moquera Voltaire dans Candide), leurs hameçons, leurs couteaux, leurs ciseaux, leurs livres, leur encre, leur papier, leurs flûtes, leurs luths, leurs violons, leurs statues, leurs tableaux. Bref, ni la chaleur, ni l’humidité, ni les maladies, ni les moustiques, ni les bêtes sauvages tapies dans l’ombre ne leur auraient fait abandonner ces oripeaux du Vieux Monde.
Il fallut attendre quelques décennies après 1609, date de la fondation d’une première mission à l’est du Rio Parana, pour que pères «s’ensauvagent» et adoptent certains usages des autochtones. A Rome, cette capacité des hommes en noir à faire dialoguer des cultures différentes en mêlant les coutumes, n’était pas toujours regardée favorablement.
Fondée en 1610, la mission de San Ignacio victime au Brésil des assauts des chasseurs d'esclaves brésiliens est contrainte de fuir la région. En 1632, ils s'établissent au bord de la rivière Yabe billi, mais en 1696 ils fuient à nouveau pour s'installer en Argentine, à San Ignacio, où je me trouve aujourd'hui.
Pendant plus d’un siècle et demi,
les jésuites réussirent à faire vivre jusqu’à 150 000 indiens guaranis répartis dans une trentaine de missions sous le gouvernement d’une improbable République théocratique et communiste.
Utopie réalisée, l’état jésuite couvrait non seulement l’actuel Paraguay, mais également le nord de l’Argentine, l’Uruguay et le sud-ouest du Brésil. Fondées pour prendre le relais de l’encomienda, le système d’exploitation de la main d’œuvre indigène qui s’était révélé défaillant avec les Guaranis, les missions avaient affranchi des indiens de la tutelle administrative de l’Empire. Une fois convertis au christianisme, les protégés des jésuites ne pouvaient plus être esclaves et bénéficiaient d’une exemption d’impôt de dix ans.
«Libres et égaux en droits» les Guaranis se partageaient intégralement le fruit de leur travail.
La communauté des biens était envisagée par les jésuites comme une image sensible de la communion des saints. Le rêve d’un communisme chrétien permettant la distribution équitable de la production agricole à des indigènes préservés de la rapacité des colons était ancienne chez les missionnaires.
Les jésuites, seuls à pouvoir contrarier Madrid, furent les premiers à la mettre en œuvre sur une grande échelle et pour une longue durée par le biais des reducciones.
L’origine du mot reducciones est aujourd'hui discutée. La reductio désigne en latin l’action de ramener. «Ad vitam civilem et ad Ecclesiam reducti», «réduits à la vie civile et à l’église», les Guaranis ont-ils été ramenés à leur divine origine ? Ou bien ont-ils bénéficié de la mise en place de réduits qui les préservaient à la fois de la férule des colons espagnols et des razzias des marchands d’esclaves venus du Brésil voisin ?
«Notre premier soin, écrit un jésuite français vers 1640, fut de réduire les indiens en société et de leur montrer combien la vie civile était préférable à la vie brutale». Nomades, anthropophages et polygames, les Guaranis furent ainsi «ramenés» par les pères à une vie sédentaire et «aux vertus qui conviennent aux êtres raisonnables». Les réductions du Paraguay, qui regroupaient chacune entre 2000 et 8000 habitants, étaient bâties selon un plan géométrique que l’on retrouve dans les estancias de Cordoba et de Cuzco.
Aujourd'hui il ne reste bien entendu que des ruines pour témoigner de cette époque et de cette civilisation hors du commun. Le site de San Ignacio Mini, restaurée en 1940 puis classée au patrimoine mondial de l'Unesco est construit essentiellement en grès rose, comme les ruines d’Angkor au Cambodge.
Une grande place centrale, symbole de cohésion sociale de la mission, où toutes les rues se rejoignent et où au milieu de laquelle se dressait une croix et une statue du patron de la mission était bordée sur trois côtés par les maisons des indigènes.
Sur le quatrième côté s’élevaient l’église, la sacristie, le collège, les ateliers, les magasins, les logements des pères, l’hôtellerie des visiteurs et le cimetière.
Cet ensemble architectural était entouré de vastes terres partagées entre les champs de culture commune et les jardins familiaux.
Les maisons se disposaient autour de la place, en ilot. Architecturalement traditionnellement guarani, les maisons étaient divisées en plusieurs habitations partagées, dans lesquelles vivait chaque famille depuis l'abolition de la polygamie. On y dormait dans des hamacs que l'on accrochait au mur car la journée la casa servait de lieu de vie et d'activité.
Le fonctionnement des réductions était planifié selon un modèle hiérarchique intangible. Chaque mission était placée sous l’autorité de deux pères, l’un étant responsable du spirituel, l’autre du temporel. Les jésuites nommaient parmi les autochtones un gouverneur appelé corregidor. Les autres charges étaient confiées à des Guaranis, notamment les tâches de police, de défense et de justice. Nous nous trouvons ici devant le siège du Cabildo, qui représentait l'autorité politique du village jésuites.
Les membres étaient élus chaque 1er janvier parmi la communauté au cours de débat et d'élections. Forts d'un insigne de distinction, ils surveillaient le travail, inspectaient l'hygiène et contrôlaient les tâches les enfants.
Ici se trouvaient le conseil municipal et le temple, l'élément unificateur de la communauté, c'est le lieu qui marque le sentiment d'appartenance à l'endroit.
Un tribunal particulier jugeait les contentieux,
mais la condamnation à mort était exclue
et les peines d’enfermement ne dépassaient jamais dix années. La monnaie abolie, les échanges commerciaux se faisaient grâce à un système de troc qui
excluait l’enrichissement personnel et la thésaurisation.
Toléré au XVIIe siècle, ce système apparut insupportable un siècle plus tard, avec l’essor du capitalisme. Tiens donc...? La faute des jésuites fut d’avoir perpétuée une réalité sociale indigène fondée non sur la recherche du profit mais sur l’obligation de donner, de recevoir et de rendre...
Loin d’être privatisé, le temps libre était lui aussi mis en commun. Il était notamment dédié à l’étude du guarani, parlé par les jésuites afin de mieux entrer en contact et intégrer leur société. Ils fixèrent ce langage par écrit, permettant sans le savoir sa survie : c’est aujourd’hui la seule langue indienne en usage officiel en Amérique latine. Une grande place était également attribuée aux activités artistiques.
Depuis l’origine, la musique et le chant occupaient une place importante dans la pédagogie jésuite. Venus au Paraguay avec leurs instruments et leurs partitions, les pères avaient assimilé des instruments indigènes tels que les maracas. Savez-vous que nous n’avons en Europe presque aucun instrument de musique qui ne soit en usage chez les Indiens des réductions et qu’ils savent jouer des orgues, du luth, de l’épinette, du violon, du violoncelle, de la trompette, et que les instruments dont ils se servent aujourd’hui sont presque tous l’ouvrage de leur mains?
Lors d’un voyage à travers les ruines des missions vers 1835, le naturaliste français Alcide d’Orbigny fut frappé de voir que les Guaranis s’étaient transmis le patrimoine des jésuites et continuaient de jouer leurs hymnes et les psaumes avec leurs instruments. De cet héritage, il ne restait pourtant aucune trace écrite dans la région d’Asunción. Dans ces contrées tragiques, auxquelles aucune épreuve ne fut épargnée au XVIIIe et au XIXe siècle, la liquidation des réductions par les colons portugais et espagnols après 1767 fut sanglante. C’est dans les vestiges des missions établies chez les indiens Chiquitos, au cœur de l’actuelle Bolivie, que l’on retrouva des partitions et un plusieurs œuvres majeures de Zipoli : une messe de Saint Ignace, une missa brevis, des vêpres solennelles et de nombreux hymnes, motets et pièces pour orgue. Régulièrement joué par les ensembles baroques latino-américains et européens, ce patrimoine musical est le plus émouvant vestige de la République communiste chrétienne du Paraguay.
Voici un lien très intéressant pour aller plus loin et écouter Rodolfo Ramon de Roux :
Enregistrement audio d’un professeur émérite qui parle des réductions et missions Jésuite.
(Sources : Sébastien Lapaque, journaliste écrivain, et Rodolfo Ramon de Roux, professeur émérite de civilisation hispano-américaine à l’université Toulouse-Mirail)
Après cette épopée au coeur des Jésuites, je vous donne rendez-vous très bientôt pour aller voir ce que nous réserve la fin du monde dans l'article suivant ... ;)
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De l'eau de l'eau et encore de l'eau!
Les chutes d'Iguaçu, qui signifie "grande eau", forment une partie de la frontière entre deux grands pays du ballon rond, j'ai nommé le Brésil et l'Argentine.
Je vais donc d'abord observer les chutes du côté brésilien puisque je viens de Rio de Janeiro!
Le chemin qui longe les chutes n'est vraiment pas long, on le parcourt en seulement un petit tour de cadran en se faisant des amis ailés...
Plus on avance vers les cascades, plus le bruit est assourdissant et vous annonce l'approche des plus grosses chutes...
Après avoir heurter les rochers l'eau projetée dans les airs est en particules si fines qu'elle se vaporise dans l'air et produit une bruine constante qui n'est pas la meilleure amie de la photo, ni du photographe, mais l'impression visuelle est si saisissante voire vertigineuse, qu'elle vaut bien le prix de cette douche tout habillé en restant bouche bée devant ce spectaculaire décor naturel.
Même les arcs sont dans le ciel ... ;)
Le débit moyen est de 1500m3 par seconde, cela représente 1 million et 500 mille litres d'eau par seconde, et monte jusqu'à 6 millions au moment des crues, c'est vous dire si l'eau ne manque pas ici!
Je n'ai pas encore vu les chutes Victoria au Zambèze, ni les fameuses du Niagara, mais il parait que la sensation de puissance d'Iguaçu n'a pas d'égal. Depuis le confluent avec le Parana, toute cette eau traverse les plateaux bas s'épanchant jusqu'a 1500m de large avant de se diviser dans le parc national et de transformer chacun de ses bras en chute tentaculaire!
Ces cascades sont dues à une abrupte faille géologique en forme d'arc de cercle, presque un amphithéâtre! Selon la légende, le dieu-serpent M'boi vivant dans les eaux d'Iguaçu vit le reflet dans ses eaux de la belle Naipi et en tomba amoureux. Il exigea sa main mais le coeur de la jeune femme était déjà occupé par un guerrier de la tribu, j'ai nommé Taroba.
Le jour du sacrifice, les amants profitèrent de l'euphorie générale à l'alcool de maïs pour s'enfuir en canoë. Mais le bruit des rames alerta le roi M'boi qui d'un grand coup de queue brisa le lit du fleuve.
Naipi fut transformée en rocher au pied des chutes, condamnée à rester coincée sous la puissance des flots, tandis que Taroba se vit muer en palmier au sommet de la cascade, ne pouvant plus jamais voir ou approcher sa dulcinée.
Du côté argentin, on observe d'abord les chutes du dessus à travers une végétation sauvage
et au milieu d'une faune dense et diverse. En parlant de faune, savez-vous ce qu'est cet animal qui jonche partout les passerelles du parc national?
Je vous accorde l'ignorance tant il s'agit d'un animal que l'on rencontre plus souvent dans les livres de sciences que dans notre nature européenne, un gourmand invétéré aux grandes dents, j'ai nommé le coatis. Il semble totalement inoffensif et affectif, cependant s'il n'est pas dérangé par la présence touristique, gare à celui qui tenterait de le caresser, il connaîtrait alors le goût acerbe de ses dents affutées!
Les chutes sont encore plus impressionnantes du côté argentin car on se trouve vraiment au coeur de l'action.
On peut presque toucher l'eau!
Ou sauter dans la cascade...
Une fois le tour des chutes accompli, il est possible de faire un tour de bateau qui vous approchera du spectacle pour en ressentir pleinement la puissance, et quelle puissance... Je vous laisse apprécier cette vidéo pour vous en faire vous-même votre propre impression, bienvenus au coeur des chutes les plus puissantes de la planète :
Alors, la douche était bonne? Pour ma part je suis un tout petit peu mouillé...
Il est donc temps de rentrer au sec pour affronter demain de nouvelles aventures en plongeant dans l'histoire des missions jésuites.
Rio de Janeiro, te amo!
Rio de Janeiro,
avec plus de 18 millions d'habitants avec sa banlieue est la deuxième plus grande ville du Brésil après São Paulo.
Et bien que je ne sois pas le plus grand fan des grandes villes, j'ai vraiment eu un coup de cœur pour Rio !
On se croirait même parfois dans les rues de belle villes européennes quand on se ballade dans les grands quartiers.
L'architecture y est riche et l'agenda culturel bien garni, une ville est magnifique ! Vous mélangez culture, patrimoine, soleil, architecture, plages, mer, art, forêt et montagnes et vous obtenez Rio de Janeiro ! Un vrai bijou.
Le nom Rio de Janeiro fait sans doute résonner en vous le son du carnaval, vous ensable sur ses plages de Copacabana ou d'Ipanema, ou vous fait simplement penser à la statue du Christ Rédempteur qui domine toute la baie. Savez-vous que ce nom vient de l'ancien nom de la baie de Guanabara; à l'origine Ria de Janeiro « baie de janvier » puis se transforma en Rio de Janeiro « rivière de janvier ». Enfin les locaux nés dans la ville s'appellent « carioca » qui signifie maison des hommes blancs, et plus d'un cinquième d'entre eux vivent dans les bidonvilles qui jonchent la ville et que l'on nomme favelas.
Tenez-vous bien, on compte 968 favelas à Rio ! Malheureusement c'est aussi là que le taux de criminalité est le plus élevé. Cependant, cassons nos idées reçues car il n'y a pas que les délinquants qui vivent dans ces cités. Certes elles sont totalement gérées par les narcotrafiquants dont les règlements de compte ou les guerres de gangs font peur à ceux qui n'y vivent pas, cependant ces favelas sont en majeure partie occupées par ceux qui n'ont simplement pas les moyens de vivre ailleurs, et ils sont nombreux tant les prix sont proches des capitales européennes. On trouve donc les sans emploi, ceux qui travaillent mais ne gagnent pas suffisamment, et tous ceux qui n'ont pas accès aux logements sociaux. Les logements sont souvent sur des versants de colline bien pentus et difficiles d'accès et l'habitat se constitue de matériaux de récupération amassés en fouillant les ordures.
L'absence de fondation implique lors des fortes pluies des risques élevés de glissement de terrain faisant parfois s'écrouler des blocs entiers de maisons. Depuis que le Brésil a obtenu la coupe du monde 2014 et les JO 2016, la municipalité a tenté par l'armée de vider ces favelas de ses narco et gangs, cependant si ces actions sont vues positivement par le gouvernement, il faut avouer que la criminalité générale n'a pas baissée et que ce nettoyage voulu et sans doute nécessaire ne marchera pas par la force mais par un mouvement social de solidarité et de partage des richesses. Pousser plus loin un problème pour ne plus le voir ne résout jamais rien, mais au contraire fait monter le sentiment d'injustice qui enrichit le problème. Nous irons donc dans ces favelas, mais sans jouer au cowboy et au shérif, et sans photos...
En revanche, partons avec l'appareil en visite de la ville et de ses environs, à commencer par le pain de sucre. Vous avez sans doute déjà vu une photo du fameux Pain de Sucre, il s'agit du pic rocheux symbole de Rio.
À l'ouest, les plages de Leme, Copacabana, Ipanema et Leblon, en dessous vous apercevrez les quartiers de Botafogo et de Flamengo là où je logeais, avec le Corcovado surmonté du Christ Rédempteur.
Bref il ne faut surtout pas manquer la vue du pain de sucre car elle vaut le coup d'oeil du levé au coucher du soleil.
Corcovado, cela ne vous dit rien ? Et la célèbre statue du Christ Rédempteur (Cristo Redentor) ?
Qui n'a jamais vu une photo ou un film qui montre cette œuvre de 38 mètres de hauteur les bras en croix ?
Il s'agissait au départ d'un simple édifice religieux réalisé en 1931 par un sculpteur français Paul Landowski et de l'architecte brésilien Heitor da Silva Costa, mais il est devenue au fil du temps un des emblèmes de la ville.
Ce qui impressionne, outre la taille, c'est que ce monument se trouve au milieu d'une jungle en plein cœur de la ville, plus exactement la forêt de Tijuca, je vois mal une forêt comme celle-ci autour de la tour Eiffel... ;)
En fait il s'agit simplement de la plus grande forêt urbaine du monde qui regorge de centaines d’espèces de la faune et de la flore que l’on ne trouve que dans la « Mata Atlantica » et dont plusieurs sont en voie de disparition.
De plus, de nombreux sites historiques se situent dans cette forêt : la cascatinha (petite cascade), la chapelle Mayrink, le Mirador Excelsior, le Baracão, la grotte Paulo et Virginia, le lac des fées et l’étang des solitudes.
Continuons notre balade en allant dans le quartier de Santa Teresa.
Ce quartier historique possède un charme et une atmosphère unique.
Après avoir montés les marches très célèbres ici,
on se promène dans des ruelles pavées et tortueuses, où l'art est présent à chaque coin de rue,
et profitant de vues spectaculaires sur la baie
on y croise même des micro singes
Autrefois, un tramways, le bonde elétrico construit en 1896, desservait le quartier,
mais le manque d'entretien entraîna un terrible et récent accident (2011) qui le condamna à une restauration de grande envergure. Sa remise en route est prévue pour les JO 2016. En tous les cas il est toujours bien présent dans les esprits comme le montre cette oeuvre très optimiste des brésiliens qui ne pensaient vraiment pas prendre 7-1 contre l'Allemagne... ;)
Un peu plus loin, ... Savez-vous ce qu'est ce monument en béton ?
Une cathédrale ! Oui, la cathédrale métropolitaine de Saint-Sébastien de Rio de Janeiro dont l'intérieur se compose de quatre immense vitraux qui tranchent avec l'aspect extérieur du bâtiment !
Nous sommes ici centre-ville, dans le quartier de Lapa, là oû se trouvent les Arcos da Lapa, les arcades. C'est en dessous et autour de ces arcades que la vie nocturne bat tous les records, une ambiance latino, nourritures et boissons pas chèrs dans la rue, de la musique et du monde partout ! Bref, les soirées ici ne manquent pas d'énergie !
Enfin je ne peux finir cet article sur Rio sans vous parler des 36 kilomètres de plages qu'elle possède. Je ne vais pas pouvoir toutes les faire mais vous présenter les deux principales à commencer par … Ipanema !
Dans le quartier le plus chic de la ville, c'est le centre de la mode et de la sophistication, c'est donc logiquement sur ce sable que la jeunesse dorée se dore au soleil.
Enfin, pas si loin d'Ipanema se trouve une plage mythique dont le nom à lui tout seul
vous fait mettre bikini, crème solaire et lunettes de soleil, bienvenus à Copacabana !
Six kilomètres de longueur qui décrivent une courbe parfaite et où est installé le fameux fanfest de la coupe du monde. Autant vous dire que l'on peut en loger du monde sur la plage et heureusement. En effet, voici une photo de la finale Argentine Allemagne, je me trouve au milieu de la foule, il y en a autant devant, mais je n'en vois pas le bout ! La police a estimé plus de 200 000 argentins, plus tous les autres touristes et les brésiliens...
Pendant une semaine avec Jéjé, Marty, Chris et Sosof, une ambiance absolument incroyable, au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit...
toujours la fête avec des brésiliens adorables et des caipirinhas délicieuses :)
À la votre et bravo à l'Allemagne pour sa victoire en coupe du monde 2014.
Et sur la route du Brésil...
Sur la route du Brésil, je fais un premier stop à Sucre.
Cette ville fut fondée fondée au XVI ème siècle par le marquis de Campo Redondo, Pedro de Anzures. Il lui donna le nom du peuple qui vivait ici, les Charcas. Jusqu'au XVIII ème siècle c'est le centre judiciaire, religieux et culturel de la région avant de devenir la capitale de la Bolivie en 1825, et oui ce n'est pas La Paz !
Son nom devient alors Sucre en l'honneur du maréchal Antonio José de Sucre qui oeuvra pour l'indépendance de la Bolivie, de l'Équateur, de la Colombie, du Pérou et du Vénézuela, si peu ! Mais peu à peu, ses ressources diminuent avec le déclin de la ville de Potosi et voit le siège du gouvernement bolivien partir à La Paz. Aujourd'hui, Sucre qui est toujours la capitale constitutionnelle de la Bolivie attire de nombreux étudiants du fait qu'elle ait su garder son patrimoine historique en terme universitaire et possède les meilleures facultés du pays. Si vous suivez bien, La Paz est donc « seulement » le siège du gouvernement, ou la capitale administrative pour les Boliviens.
En s'y baladant on s'aperçoit rapidement que la ville est coloniale avec ses églises et édifices baroques.
on y trouve même une micro tour Eiffel!
Bref une jolie ville qui aurait méritée plus que quelques heures d'escale, mais on doit faire des choix, même pour un an de voyage...
Le prochain arrêt est Santa Cruz de la Sierra, la ville la plus peuplée de Bolivie qui a connu son essor avec le pétrole et le gaz. On ressent ici une atmosphère artistique bien présente dans les rues
Du coup je me suis aussi pris au jeu à mon petit niveau avec
"échec ou mat?"
Enfin... je ne peux faire de généralité après une escale d'une seule journée, mais Santa Cruz m'a donné l'impression que les gens sont plus accueillants ici que dans le reste du pays. Est-ce l'effet coupe du monde, mes jouent bleu blanc rouge et le fait que la France jouait ce jour-ci pour qu'ils soient tant souriants ? Aucune idée toujours est-il que j'ai passé une belle journée à photographier, visiter la cathédrale qui domine la grande place principale, voir le match avec les locaux et me balader dans les rues alentours...
Bon, et même si le match m'a pris une bonne partie de la journée, vous me connaissez, j'ai quand même fait un détour au musée avant de partir pour y voir une belle exposition sur l'art contemporain ;)
Il paraît que le zoo de Santa Cruz est à voir car il concentre les différentes espèces qui peuplent tout l'est de la Bolivie, on peut y voir condors, macaques, pythons, ours à lunettes, tapirs, caïmans, panthères, tarentules et serpents. Voici donc de quoi vous occuper si vous passer par ici. Hélas je ne peux rester plus longtemps pour profiter de ce dernier, de cette ville et de cet environnement car Rio de Janeiro m'attends fermement.