Vanvieng, des paysages uniques

Sur la route de Vanvieng je croise tous types de transports pour les enfants, tout d'abord la brouette,

puis le vélo,

le tracteur,

et enfin la moto... oui le permis n'existe pas vraiment dans les faits ;)

Et si je peux apprécier autant ces petites choses qui habituellement passent presque inaperçues au travers les vitres d'un bus, c'est parce-que j'ai un nouveau compagnon de route qui m'emmène partout, je vous présente « Tadebou », ou même « Tapku », et croyez moi elle porte bien ses surnoms !

Oui j'ai pris cette option car d'une part les transports sont assez chers dans la péninsule asiatique, d'autre part je préfère le souffle de l'air plutôt que celui de la clim et enfin quoi de plus sympa pour un motard de traverser des pays chauds, beaux et vallonnés au guidon d'un deux roues ? 136 euros plus tard, Tadebou et moi faisons route ensemble, oui le Laos d'occasion n'est vraiment pas cher. Très vite je fais des envies et nous serons désormais deux sur la bécane. Aude, une routarde très sympa qui vit sur une péniche londonienne et qui avait prévu le même itinéraire se joint à moi pour la traversée du Pays.

Les paysages sont d'abord assez plats mais rapidement les plateaux se transforment, se plient et se dressent pour notre plus grand bonheur. Voici des pains de sucre de granite qui sortent de terre comme dans un livre de Tolkien, l'arrivée sur Vanvieng est donc très agréable.

Ici, c'est l'Ibisa du Laos, ici les jeunes viennent y faire la fête en se mettant dans une chambre à air de tracteur sur l'eau, allant de bar en bar sur 4 kilomètres de descente pour boire des cocktails détonants au son des enceintes surpuissantes qui jonchent la rivière. L'ambiance est garantie pour qui aime ce genre de moment.

Pour ma part j'ai repéré sur la carte un lac immense, artificiellement crée par un barrage hydroélectrique et cela m'intrigue bien davantage. Les guides n'en parlent pas, pourtant quelque chose me dit d'y aller faire un petit tour avec Tadebou... La route ne nous laisse pas apercevoir le lac, puis une petite montée nous emmène un peu plus haut sur les hauteurs et enfin, juste après un virage sur la droite, le rideau rouge du théâtre se lève d'un coup d'un seul et nous laisse littéralement sans voix.

Un paysage aussi grand, beau et presque mystique me fait penser à la vue de la mer en Bosnie-Herzégovine sur la route de Dubrovnick, une vue comme rarement on peut en bénéficier dans le monde. Si la photo ne vous rend absolument pas la réalité du fait de la brume qui inonde les centaines d'îles, la vue en « live » rentre dans mon top 10 mondial pour le moment. Comme souvent les photos ne peuvent suffisamment retranscrire l'impression visuelle réelle, il faudra vous y rendre pour goûter à ce délice des yeux ;)

Un petit laotien adorable nous propose son gâteau comme s'il présentait notre faim grandissante, du coup, un petit restaurant sur pilotis au dessus du lac sera parfait pour nous ravitailler avant de... prendre un bateau ! De là, une vue sur des bateaux colorés et des maisons sur pilotis comblent monsieur canon, quoi de mieux pour un fond d'écran de bureau ?

Après ce petit ravitaillement et le test d'un piment local bien rude,

je ne peux résister à l'appel de ces îles car je veux savoir ce qu'il s'y cache. Nous embarquons donc sur un des bateaux de croisière avec des Bonzes pour découvrir ce monde mystérieux, romanesque et enivrant.

Et bien figurez vous qu'on y trouve des vaches, et des villages parfaitement habités ! Je suis bluffé !

En fait, ce lac est artificiel et récent. De nombreux villages construits au bord de la rivière ont été sacrifiés pour l'électricité du Laos, mais certaines familles ont décidé de rester vivre sur les îlots, en quasi autarcie dans leur maison sur pilotis.

Quasi car leurs terres étant si petites qu'ils n'ont que la pêche et leur vaches pour se nourrir. Du coup ils ont organisé un système de fret maritime par minis barques motorisées pour acheminer le nécessaire, dont la bière Lao, la fièreté nationale.

Qui n'a jamais rêvé de vivre sur une île déserte ? Certaines sont vraiment sauvages et presque inaccessibles... Sur l'une d'entre elle le chant des oiseaux était si fort que cela couvrait le bruit du bateau. Bref, ici vous aurez le choix de vivre vos rêves sans être pour autant trop loin de la vie sur « terre », à bon entendeur ;-)

Après cette escapade bien au delà de mes attentes, il est tant de rentrer en longeant la rivière Li,

tout en longeant les champs verts et lumineux...

Mais au Laos, quand on sort de la route principale, le chemin est uniquement tracé par le passage régulier des véhicules sur cette terre rouge et poussiéreuse. Après des heures de chemins, nous arrivons à Vientiane à peu près dans le même état que cette voiture en bord de route...