L'incroyable Nong Luang
Aujourd'hui nous décidons de nous arrêter dans un petit village éloigné d'une vingtaine de kilomètres de piste de la première ville. Après une bonne nuit de repos dans cette belle maison typique, nous partirons en balade dans la jungle qui l'entoure pour toute la journée du lendemain.
Les enfants jouent dans la rue,
et les adultes travaillent le café...
Le village est assez typique même si nous ressentons déjà une influence du tourisme qui concurrence déloyalement le travail du café, l'argent facile contre la dure labeur...
Un excellent diner et une bonne nuit plus tard nous voici d'attaque pour la campagne, ou plutôt pour la Jungle!
Nous marchons en direction de la rivière, quand au détour d'une liane le bruit de l'eau se fait entendre au loin et laisse présager une petite chute d'eau.
Suivant le chemin qui mène à ce bruit qui couvre de plus en plus le chant des cigales, on arrive alors au sommet d'une petite cascade dont l'eau s'écoule dans la roche par les trous creusés par l'érosion de l'eau à la tache depuis des siècles.
Le spectacle est agréable et même rafraichissant.
Après une courte pause on continue la marche en descendant par la cascade sur les énormes blocs de granite qui la compose. Puis, après une dizaine de minutes de descente en mode escalade, la dense végétation qui borde la rivière s'écarte, levant du même coup le rideau sur une vallée de jungle quasi impénétrable d'une verdure luxuriante, dominée par une cascade d'une vingtaine de mètres dont nous sommes au sommet.
La sensation est magique et mérite une longue pause à observer cette nature qui est encore ici préservée de son plus grand prédateur. On imagine facilement des chutes d'eau très impressionnantes à la saison des pluies. Cela arrivera dans un mois maintenant relançant du même coup la culture du riz dans les villages alentour. Des questions me traversent l'esprit en regardant cette jungle, qu'en est il de la faune qui y a encore son écosystème originel. D'après mes lectures, du fait d'une très faible densité de population, seulement 6,5millions d'habitants sur un territoire grand comme un bon tiers de la France, d'une végétation abondante et de nombreux point d'eau, le Laos bénéficierait de la plus grande densité et variété de faune de toute l'Asie. C'est l'un des rares pays où l'on croise encore des éléphants et rhinocéros sauvages, des ours noirs, des grands félins dont une centaine de tigres indochinois, de nombreux singes, cervidés et sangliers au milieu d'une grande quantité de scorpions, araignées et serpents dont les plus fréquents sont les cobras et les vipères de Russell.
Voici une petite araignée dont je n'ai aucune idée de l'espèce...
En conséquence une ballade sur leur territoire ne s'improvise pas et ne doit pas se faire sans un bon bâton voire une machette pour effrayer une mauvaise(ou bonne) rencontre. Mais sans tomber dans la paranoïa non plus car ces grosses bébêtes sont ici chassées par l'homme qu'elles redoutent par dessus tout. Oui en parlant de chasse, il faut savoir que dans l'alimentation des villageois laotiens il y a absolument tout ce qu'il existe! Du scorpion grillé à la soupe de serpent en passant par les insectes les chiens et les rats ils mangent tout sur tout animal vivant, je dis bien TOUT! Je pensais avoir vu l'essentiel dans les marchés asiatiques, notamment niveau hygiène, erreur! Venez donc faire un tour dans un marché de village...
Les photos qui suivent ne sont pas les plus difficiles à supporter et heureusement pour vous, elle ne sont pas livrées avec l'odeur parfois véritablement insupportable aux rayons poissons et viandes.
Un petit zoom sur les poissons?
Bon APPÉTIT !
Ici l'hygiène est une cause principale de mortalité infantile derrière la pneumonie. Ici il ne faut surtout pas boire d'eau non filtrée! Facile à dire dans les grandes villes, plus difficile dans les villages reculés. Du coup j'en profite pour saluer l'action de sensibilisation et d'éducation ainsi que l'aide apportée par la coopérative Jhai Coffee qui reverse ses profits dans des systèmes de filtration de l'eau dans les écoles et villages du plateau des Bolovens.
Non seulement cette coopérative qui regroupe plus de 68 villages permet de travailler efficacement dans la filière du café en lutant ensemble contre les multinationales que l'on connait bien, et d'autre part s'investit sur le plus gros problème sanitaire du pays, en l'occurrence l'accès à l'eau potable.
Pour information sur la situation sanitaire du Laos, voici un extrait du site web Lepetitjournal.com :
"Le Laos serait le troisième pays du monde où les enfants malades ont le plus de risques de mourir, selon une étude de l’organisation de défense des droits de l’enfant Save The Children. Le Tchad et la Somalie occupent respectivement la première et seconde place du classement des plus mauvais pays en matière de santé infantile, alors que la Suisse, la Finlande et l’Irlande sont les pays qui offrent les meilleurs soins aux enfants malades, selon l’organisation. Les enfants vivant dans les pays en bas du classement de l’ONG ont cinq fois plus de risques de mourir que ceux vivant dans les pays en tête. L’étude de Save the Children est basée sur trois indicateurs qui sont la proportion de médecins, d'infirmiers, de sage-femmes et d'autres travailleurs de santé pour 1.000 habitants, la proportion d'enfants vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, et la coqueluche, ainsi que la proportion de femmes accouchant en présence d'une sage-femme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité infanto-juvénile au Laos est de 72 pour 1.000 naissances, alors qu’il n’est que de 4 pour 1.000 en France. L’OMS indique également que les dépenses totales consacrées à la santé au Laos représentaient 2,8% du pays en 2011, tandis que la France dépensait, elle, près de 12% de son PIB la même année."
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