Un trajet qui vous change le voyage !
Avant de lire ce roadbook, passez par cet article sur Varanesi pour bien comprendre mon état d'esprit à ce moment là : Varanesi, la fin d'un cycle?
Je n'ai pas eu de connexion pendant un bon moment et il y a eu beaucoup de changements et surtout une bonne tourista... en double ! Voici donc un petit récit pour résumer tout ça ;)
Je récupère donc mon backpack à l'hôtel, je tente de réserver un billet de train en ligne, cependant il faut s'inscrire en ligne, facile me direz-vous. Et bien non, il faut obligatoirement un numéro de mobile indien et le mien ne marche plus depuis qu'un vendeur à ventilé ma recharge sur son mobile, bien joué l'arnaque.
Je sais où trouver un numéro indien non associé au site, auprès de 2 touristes sud-coréennes très sympathiques que j'ai régulièrement croisées, dont le matin même sur le Gange. En route pour leur hôtel, il est 11heures, le train par à 18h, j'ai encore le temps. Je les trouve à la terrasse, elles acceptent volontiers de m'aider, je branche l'ordinateur et c'est parti, très lennnn teeeee mennnt avec le wifi de l'hôtel qui ne rame pas plus vite que notre pilote de barque de ce matin (200m en 1heure).
Le site me dit que la session a expirée quand je remplis la dernière case du formulaire !
On recommence, rebelote, on recommence, le wifi plante, on recommence après 20 minutes d'attente, ça marche ! Un miracle. Je réserve mon train, remplis le formulaire, ça plante, on recommence, le wifi plante ! On recommence, ça marche ! Je paye donc en ligne, le formulaire passe du premier coup, la carte passe, étape de vérification par mail auprès de ma banque, et là vous l'aurez deviné, ça plante ! Mais cette fois-ci, c'est le site indien qui n'accepte que les cartes visa indiennes, pratique ! Tous cela finalement pour rien, deux heures de perdues. Il est 13 heures et le train de 18 heures est le seul de la journée, le prochain sera dans 3 jours ! Je file à la réception, je leur demande de payer à ma place en échange du double du prix en cache, ils acceptent mais n'ont pas de carte, le seul à en avoir une reviendra dans l'après-midi me disent-ils, pas le temps d'attendre. L'hôtel suivant accepte, on réserve avec la lenteur d'un wifi guadeloupéen au soleil après un gros déjeuner, sauf que le train est complet, que le prochain aussi et ainsi de suite jusqu'au 29 décembre ! Juste impossible de rester ici 8 jours de plus, je DOIS trouver une solution !
Décidément cette ville veut me garder, mais je ne suis pas de cet avis, j'active le mode « guerrier » et pars rechercher mon backpack en Corée du sud (pour ceux qui suivent)! Un grand merci, un au revoir rapide et peut-être à bientôt car elles m'invitent en Corée en janvier. Me voilà en route pour la gare, il est 14h, h-4. Pour sortir de cette ville, je dois me repérer dans les ruelles étroites jusqu'à la rue principale, seule accessible aux rickshaws, environ 1km à faire, c'est parti. Je me débrouille pas trop mal jusqu'à devoir faire demi tour. En effet, une vache a décidé de camper là, au beau milieu d'une ruelle pas plus large qu'elle, sauf qu'il n'y a plus moyen de passer et qu'elle se fiche totalement de mes gestes. Je me perds donc un peu pour contourner ce « sacré » animal mais finis, un peu par chance je l'avoue, par retomber sur la grande rue ! Ouf ! Bon, elle est encore interdite au véhicule à moteur sur encore 2 kms. Je prends donc un vélo rickshaw et nous voilà en route pour la gare ! Le pauvre... Je pèse 78 kg, mes sacs 30, son vélo une trentaine, le tout sur un faux plat montant de 4kms !!! Nous mettrons une demi-heure, il est totalement en sueur, je lui paye la course plus 50%, une bouteille d'eau minérale et une banane achetée au marchand ambulant, le remercie 1000 fois et rentre dans la gare. Là, devant moi, une file d'attente de 30 mètres d'indiens qui se touchent tous les uns les autres pour que personne puisse se glisser entre deux, mais pas avec les mains, du corps à corps ! À cet instant vous comprenez tout de suite d'où vient l'expression une file indienne ! Il est 14h30. Plusieurs solutions :
1) je fais la queue en réduisant à néant ma zone intime et sans savoir ce qui m'attend au bout, ardu !
2) je monte dans le train coûte que coûte et payerai l'amende en cours de route avec le risque d'être prié fermement de descendre du train à l'arrêt suivant par les contrôleurs qui ne rigolent pas du tout ! Chaud, mais faisable !
3) j'en ai pas trouvé mais je cherche encore !
Finalement, dans ma réflexion j'aperçois le bureau réservé au touristes étrangers, ni une ni deux je file à leur rencontre pour qu'ils me sortent de leur chapeau magique une troisième solution.
Banco ! Il sont d'une gentillesse inouïe, s'en est même troublant dans ce pays et on s'attend toujours au revers de la médaille. Mais pas cette fois-ci, c'est sincère et ça fait du bien. Il vont jusqu'à m'emmener derrière le guichet d'où je fais maintenant face à cette même file d'attente interminable. Le guichetier me traite en priorité, impensable mais vrai ! Le problème c'est qu'il n'y a plus de place, et il a beau être le plus gentil des indiens, il n'invente pas les places ! Je lui explique que je dois absolument prendre ce train ou un autre et il me dit de revenir après 16h sans vouloir s'étendre plus que cela sur ce qu'il se passerait après 16 heures, je m’exécute plein de questionnement...
Il est 15h. J'attends donc dans la gare, assis à côté du bureau touristique qui devient en quelques dizaines de minutes le centre névralgique des touristes qui se posent tous ici. Du coup on échange sur nos impressions de Varanesi, c'est extrêmement varié, du meilleur au pire ! 16 heures sonne, je retourne au bureau, le guichetier me fait payer 200 roupies (2euros50) mais m'explique je serai sans place, pas de problème du moment que je pars ! Le train est prévu à 18 heures pour une arrivée à 13 heures le lendemain, sans siège ni couchette, ça va faire long... Tanpis, c'est aussi ça l'inde après tout, on s'en souvient toute sa vie !
I N D I A => I'll Never Do It Again ;)
Le train arrive à l'heure (rarissime), je monte, pas de place, jusque là tout est normal. Je m'arrête à un compartiment rempli de touristes, on discute, on rigole du fait que j'ai un billet « Jungle » (dixit Pierre de la gare;) ) et ils m'invitent à m'asseoir avec eux sur l'une des couchettes. Le train part, je cherche le contrôleur pour « upgrader » mon billet et avoir un lit pour les 19 heures de trajet, je le trouve une heure après m'expliquant que c'est impossible, « vous pouvez rester mais vous n'aurez pas de place, c'est vous qui voyez. »
Je retrouve donc le groupe fort sympathique composé de Rob et Lucas originaires du Colorado, Benjamin et Iris de Belgique et d'Israël, Imke et Rogier de Hollande et Sylvia d'Allemagne, une belle brochette :) L'ambiance est très sympa, eux ne se connaissent que par couple et descendent tous à Agra, une ville que j'ai déjà traversée. Je leur donne deux trois conseils pour visiter cette ville et nous discutons de nos différents parcours futurs très divers, entre les américains qui font un voyage où le vent les porte pendant 3ans, les hollandais et l'allemande 4 mois en Asie, et notre couple Israëlo-Belge 6 mois en Asie et Océanie.
L'heure du coucher sonne peu à peu, du coup on s'organise. Je dormirai directement au sol, entre les couchettes au milieu des sacs et la tête sous la table basse.
Un grand moment qui durera jusque 1h20 du matin précisément, puisque Sylvia qui est complètement gelée à cause les fenêtres qui ne ferment pas a besoin de vêtements chauds sans son sac, juste sous un des lits inaccessibles... Il faut tout défaire dans le noir sans être très bien réveillé, un autre grand moment.
Mais cela me permet de voir qu'un des passagers a délaissé son lit, je saute sur l'occasion et dort super bien pendant 20 minutes, juste le temps qu'à la gare suivante un indien me réveille pour avoir son lit. C'était prévisible !
Les sacs sont en bordel, Imke grelotte sans duvet ni couverture, je lui passe donc le mien et pars en mission dans le train pour trouver un lit vide, après tout je peux enchaîner les siestes de 20minutes, c'est toujours mieux que rien. Après quelques wagons, inutile de poursuivre, les indiens sont deux à trois par lit de 60 cm de large, et nombreux sont ceux qui dorment à même le sol. Je dois me résigner, il faut que je retourne entre les lits de mes compagnons de voyage après avoir rangé à nouveau les sacs que l'on avait eu du mal à entasser avant de se coucher. Dans l'effort, Imke aura pitié de moi et me propose la moitié de sa couchette, sauf que deux indiens ça passe, mais nous faisons deux têtes de plus qu'eux ! On en rigole en se disant que c'est juste impossible mais on essaye quand même... Je suis donc dans la position de superman sur le côté, et franchement pour dormir, on a rien trouvé de mieux aujourd'hui, d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi on ne dort jamais comme ça ;) Bref vous aurez compris que cette nuit fut difficile, mais en tournant toutes les 20 minutes les brochettes pour remboîter l'épaule en appui, nous irons jusqu'à 7-8heures ! Les indiens se réveillent doucement, rigolent, puis nous prennent en photo. Tout le groupe se lève également puis on fait bien craquer le dos, les épaules, les hanches, les genoux, le cou, et la tête … alouette ! Nous devions arriver à Agra pour 6h30, mais le contrôleur estime l'arrivée à 9h30. On petit déjeune des biscuits, il est 8h30, on redemande, le contrôleur estime l'arrivée à 10h30. On joue aux cartes, il est 10 heures, le contrôleur estime l'arrivée à 11h30. On remange des biscuits, il est 11 heures, le contrôleur estime l'arrivée à 12h30 ! On ne fait plus rien, on en peut plus, il est 12 heures, le contrôleur estime l'arrivée à 13h. Après une attente interminable dans un train qui sans le fauve malade, on arrive à Agra à 14h. C'est la destination de tout ce petit groupe, moi je dois encore faire 6 à 8h de train pour Jaipur où je suis maintenant sûr d'arriver de nuit tout seul. Ils me disent chacun leur tour de descendre avec eux et de passer noël tous ensemble à Dehli demain soir ! Le train, leur accueil chaleureux, l'ambiance, les liens qui se sont crées et ce fameux Noël à un dîner spectacle de Bollywood dont me parle Rogier qui vient de valider 8 places... Bref, ils descendent du train et 30 secondes plus tard je les suivais sur le quai ! Un Noël comme ça, ça ne se refuse pas:)
Nous passons donc la journée sur Agra où j'en profite pour visiter le vieux village et son collège. Malheureusement ils sont en pleine session d'examen de fin d'année, je ne pourrai qu'échanger quelques mots avec le directeur pendant une vingtaines de minutes. Vous pouvez voir en arrière plan les élèves attendre leur heure d'examen dans un silence de cathédrale.
Le lendemain nous voici parti pour Dehli où nous souhaitons passer le réveillon dans un des restaurants catholiques qui le fête. Les trains ayant un retard abominable pour Dehli avec une probabilité faible d'arriver avant le lendemain, nous finissons par louer une voiture avec chauffeur mais n'arriverons pas à temps pour la soirée Bollywood, peu importe l'important c'est de partager ce moment.
Il s'agira du premier Noël d'Iris, Israëlienne, qui est du coup toute excitée à l'idée de le passer en notre compagnie.
Nous trouvons un bon restaurant dans le quartier, nous commandons de multiples plats et boissons et partageons ce dîner de Noël sans se soucier une seule seconde de l'addition. Le patron est ravi bien entendu, il est aux petits soins, rien de plus agréable pour un réveillon. Nous nous offrons des petits cadeaux achetés à Agra par tirage au sort puis vient le verdict de l'addition ! Nous sommes huit pour 5800 roupies, soit moins de 8euros par personne !!! We love India !
Mais la soirée ne fait que commencer, direction l'un des plus grands Hôtels de Dehli où se trouve une soirée privée. Nous y arrivons, Ferrari, Lamborghini et Aston Martin se bagarrent les meilleures places devant le tapis rouge. Au départ, nous sommes refusés et ils nous font croire que la fête est finie... Mais en insistant un peu et en montrant que nous ne sommes ni naïfs ni dans un mauvais esprit, les portes s'ouvrent, welcome to the party ! On paye un doit d'accès en échange d'une carte de paiement créditée pour ne pas avoir d'espèces avec nous, et c'est parti pour 3 heures de danses sur les rythmes endiablés du Dj Indien.
Dans l'euphorie, nous fêtons ce premier Noël loin de nos familles en oubliant totalement les glaçons qui flottent dans nos verres...
Le lendemain, ou plutôt 2-3 heures après le retour à l'hôtel, nous serons tous malades, enfin tous sauf les filles, qui elles, n'ont pas bues, bien vues !
Deux jours couchés, à ne se lever que pour aller aux toilettes, je vous passe les détails, la tourista Indienne ne plaisante pas ! VRAIMENT PAS ! Après 2 jours de médocs, je suis à peu près sur pieds. Je devais prendre l'avion la veille avec Iris pour visiter le Rajahstan, elle est partie il y a déjà 24 heures, trop tard. Il est 10h20, Benji prend l'avion pour le sud où il compte y surfer, comment mieux me convaincre ? À 11h j'étais dans le taxi avec lui pour l'aéroport, sans billet ! J'obtiens l'un des derniers tickets pour Kovalam et on décolle pour 4 heures 30 de vol ! Rien de mieux que du repos au soleil pour se remettre d'une grosse tourista, je décide donc d'y passer une semaine de vacances, de surf, de bronzette... bref le farniente à l'indienne:)
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