À la découverte du monde... pédagogique :)

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Une journée mémorable

Kathmandu, Swayambunath

Mathieu

19 novembre 2013

 

 

Swayambunath, le temple des singes

Une journée mémorable

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Après une balade matinale dans les rues de Kathmandu à faire les boutiques de vêtements traditionnelles, recherche de la poste, en vain, je rejoins la famille pour déjeuner, il est 10h30.

Après le repas, très rapide au Népal puisqu’il s’agit généralement que d’un plat unique dégusté en tailleur dans une assiette en aluminium, nous voilà partis pour le parc central de Kathmandu. Pour y aller, plusieurs solutions s’offrent à nous : le taxi (le plus cher mais le plus confortable et le plus rapide), les rickshaws (mais seulement deux par rickshaw ce qui à 5 revient au prix du taxi), le micro bus (le moins cher du népal, mais moins sûr d’en trouvé un qui a de la place et impossible d’en trouver un si on ne parle pas Népalais).

Nous tentons deux micro bus, mais tous complets, nous sommes 5. Je leur propose de payer le taxi et nous voilà partis. Le chauffeur me voit rire, nous échangeons à propos des règles de circulation au Népal, du coup on fait vite le tour tellement la règle principale règne en maître, « roule à gauche et démerde toi ». Les feux rouge, orange clignotant ? Ils ne servent pas à grand chose si ce n’est colorer un peu ces vieux poteaux. Il m’explique que les accidents sérieux sont très rares, par contre de très nombreux accrochages sans conséquence et cela lui arrive quasiment tous les jours. Nous nous faufilons donc à travers les autres usagers remarquant que c’est une telle anarchie que les gens roulent relativement prudemment et doucement, finalement en harmonie. Toutes ces règles en métropole nous feraient-elles rouler plus vite par sentiment de sécurité?

Bientôt une vidéo de cette balade en taxi ;)

Nous voici au parc, les enfants cris « éléphant » en arrivant, le premier mot Népalais que je comprends sans traduction. Nous nous rendons auprès du pachyderme impressionnant guidé par son dresseur au milieu de tous. Quelques photos plus tard nous croisons des ours, un léopard, des serpents, des crocodiles et un rhinocéros, tous dans des cages et enclos meurtris par l’épreuve des visites et du temps, les animaux ne sont pas en bonne santé et de nombreux enclos vides jonchent le parc. Mon sentiment de tristesse contraste avec celui des enfants qui courent vers le « children park », une aire de jeu sans aucune protection et rouillée par endroits. Je ne dépeins pas volontairement un tableau noir, c’est simplement une réalité que je tente de vous décrire sans enjoliver ni ternir.

Après le parc, nous repartons pour Swayambunath, un des plus beaux temples de la vallée de Kathmandu, tenu par des bouddhistes qui vivent aujourd’hui au milieu des touristes. Pour nous y rendre, nous trouvons un Micro bus. C’est un minubus toyota familliale 9 places assises(en France). Pour comparaison, c’est un peu plus petit que mon traffic. Le notre n’est pas trop délabré, nous montons à bord ce qui fait un total de 12 passagers à l’arrière, 3 à l’avant aux côtés du conducteur et un jeune garçon accroché à la portière coulissante qui crie sans cesse la destination pour l’annoncer aux Népalais. Pour  l’emprunter, il faut reconnaître le mot de la destination, savoir où se situe cet endroit et interpeler le jeune garçon avant que le convoi soit passé, voilà pourquoi ce transport est inaccessible aux touristes non accompagné, c’est donc une « chance » pour moi. Nous avons fait 100 mètres et nous sommes déjà 18 à l’arrière, je pense que c’est fini car je ne distingue vraiment plus de place assise. Erreur. Le jeune garçon sait manier les népalais avec sa voix sûre et déterminée, pas de temps à perdre! 3 puis encore 2 autres montent à bord, les enfants sur les genoux de la personne d’à côté, 2 toutes petites places de plus. Nous sommes 28 au total, dont 2 debouts sachant qu’assis je courbe déjà l’échine car  il manque 20 bons centimètres pour que ma tête passe. Nous repartons. Le jeune garçon continue à donner de la voix, les passagers s’exclament ce que j’imagine être « c’est bon ça suffit nous sommes complets ». Mais deux derniers passagers permettront au jeune garçon d‘avoir le dernier mot. Je ne sais pas comment ils sont rentrés mais après 2 recomptages, ils sont bien montés à bord, nous sommes alors 30! Je comprends que nous sommes complets car le jeune garçon ferme violemment la portière coulissante qui rebondit sans vouloir se fermer, peine perdue, il s’accroche à la portière avant, en route pour Swanambunath. J’ai vraiment envie d’immortaliser ce moment incroyable mais je suis totalement coincé, je ne vois même plus mes pieds dans le dédale de bras, tête et fesses qui m’en sépare. Deux seuls avantages à cette situation, le premier, plus besoin de se tenir même sur les routes défoncées de la capitale. Le deuxième, le prix : 15rs la course soit environ 10 centimes d’euros! Comparativement un taxi nous aurait coûté 300 à 400rs et un rickshaw 150 à 200rs. En descendant, la maman me demande si ça va, elle est gênée, je lui réponds non c’est mémorable, on en reprend quand vous voulez! Elle en rigole avec ses enfants et nous voilà partis à gravir les marches qui nous séparent du stûpa. (Voire la photo)

Vers la fin de l’escalier, nous commençons à percevoir d’où proviennent les cris aigus que nous entendons depuis le bas, des singes grouillent de partout. Enfin arrivé. Nous soufflons un peu, j’achète une bouteille d’eau minérale, Mandira achète un paquet de friandises. Nous avons fait à peine 10 mètres dans le temple quand un singe sprinte, arrache le paquet de bonbons et détale en haut d’une statue en quelques sauts. De là, d’une dextérité expérimentée, il ouvre le paquet et déguste les friandises sous les yeux de la fillette résignée. Une hésitation et la maman a le dernier mot, on n’en achète pas d’autre, si c’est pour finir dans le ventre des singes c’est inutile. Pas faux. On en rigole en finissant de gravir les marches qui nous séparent d’un spectacle grandiose. Le Stûpa est somptueux, peint à la feuille d’or, de nombreuses décorations, sculptures, juste pour le plaisir des yeux au milieu des singes. (Voire les photos)

En contre bas, trois statues incarnent Bouddha, elle font une dizaine de mètres de hauteur et laissent sans voix. Je comprends vraiment pourquoi il s’agit du plus beau et du plus riche temple de la vallée. Nous arpentons ce lieu de culte vieux de 2000 ans, je me plonge dans le guide qui m’apprends que la légende raconte qu’autrefois, la vallée de Kathmandu était un lac et qu’en son centre reposait un lotus d’où émanait une étrange lumière bleue, la manifestation du Bouddha primordial, Swayambu, le « spontané ». En ouvrant la montagne d’un coup de son épée de sagesse, Manjushri permit aux eaux de s’écouler et à cette belle lumière de se révéler au sommet de la colline. À cet endroit précis il fit élever le Stûpa de Swayambunath qui devint le lieu vénéré de tous.

Au retour que nous faisons de nouveau en Microbus, mais cette fois-ci un peu moins empilés, nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant typique Népalais. Je ne comprends rien à la carte et le serveur ne parle pas un mot d’anglais, je demande alors qu’il me serve le meilleur plat conseillé par la famille de Yam. Nous rigolons encore car ils ne sont pas d’accord entre eux, je demande donc à Mandira quel est son plat préféré, il sera le mien ;)

Le plat arrive, il s’agit de sortes de ravioli chinoise, cuites à la vapeur dont l’intérieur n’a rien à voir avec ce à quoi je m’attendais, un peu de légumes, du poulet, le tout accompagné d’une sauce orange délicieuse mais très relevée… Un régal!

Nous rentrons par Naya Bazar où nous faisons le marché, il s’agit d’une ruelle populaire où les népalais du quartier font leurs courses. Je découvre une nouvelle personnalité chez la maman, l’art de la négociation Népalaise où aucun vendeur ne lui résiste. En quelques mots elle sait si la négociation est possible. Si elle reste, elle finira par acheter, mais pas tout de suite. Nous faisons plusieurs stands, enfin plutôt des vélos sur lesquels sont arrimés de grands paniers, puis nous restons à l’un d’eux. Elle commence par demander le prix, tâte les fruits et légumes, négocie une première fois. Un long échange entremêlé d’expressions qui signifient « non, ce n’est pas assez bon marché », elle retâte, recompte, rediscute puis paye. Mais ce n’est pas fini. Elle récupère la monnaie et les articles puis recompte et retâte dans le sac. Elle s’exclame ce qui peut probablement dire « aller ils ne sont pas terribles, offrez-moi en 3 de plus ». Ils discutent et le vendeur fini par lui en redonner un qu’elle tâte et repose pour choisir l’autre, plus ferme. Fin de la négociation, ni merci ni au revoir, nous repartons de ce pas. Au Népal, « merci » n’existe pas, les échanges sont brefs et vont à l’essentiel, pas de fioritures. Un vendeur est là pour vendre, un acheteur pour acheter, à quoi bon dire bonjour comment aller vous ? Au revoir, à demain ? C’est une façon de voir les choses, paradoxalement ils sont très chaleureux et accueillants avec leurs proches et convives.

Nous rentrons à l’appartement, nous discutons, jouons, les filles me font un dessin dont je ne peut vous révéler la signification puisqu’il s’agit d’une énigme, je leur montre les photos puis nous passons au diner. Et oui, au Népal il n’y a pas trois repas, il y en a quatre, en fait le 4h que nous prenons parfois en France est un repas à part entière ici. Une journée type se compose donc d’un petit déjeuner vers 6h du matin, généralement un thé noir sucré avec de petits biscuits. Le lunch à 10h30-11h, on mange un plat chaud dont la base est souvent du riz avec légumes, sauce pimentée accompagnée de viande ou volaille. Le deuxième lunch vers 16h où nous mangeons parfois comme au petit déjeuner, parfois un peu plus mais jamais de viande ou de plat longuement cuisiné. Enfin vient le diner vers 19-20h où nous mangeons le plus souvent comme au lunch de 11h, cependant il arrive lorsque l’on mange bien à 16h de se contenter d’une soupe. Finalement nous ne sommes pas si éloignés les uns des autres. Nous passons donc au tapis de la cuisine pour diner, oui, cette fois-ci ils m’invitent dans la cuisine pour partager avec eux ce repas, un véritable honneur. Je m’installe donc en tailleur à leurs côtés, nous dégustons justement un bol de soupe de nouilles chinoises agrémentées de piments, légumes variés et viande rôtie et coupée en tout petits bouts, « Mito cha » qui signifie en Népalais « c’est très bon ».



20/11/2013
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